Douze œuvres en ardoise jalonnent les murs et le sol de la galerie, leur parcours défiant la gravité ou lui obéissant. Les œuvres en ardoise s’accompagnent d’un ensemble de dessins, d’un groupe de cubes en bois et de deux lattes de frêne.
Fidèles à l’attrait qu’exercent sur moi les formes géométriques simples et symétriques, toutes ces œuvres s’appuient sur le cercle ou le carré. Ces formes ordonnées me réconfortent, même si leur lourde présence matérielle est sombre et troublante.
Le concept de cette exposition a pris forme en partie par hasard, en partie délibérément. Une liasse de papiers et un crayon noir étaient à ma portée, lorsque mon intention de dessiner un cercle et un carré sur une même page a fait surgir Malevitch à
mon esprit. Et il y est resté. Le sérieux voire l’austérité de l’œuvre de l’artiste russe a pour contrepoids son humour et un brin d’absurdité, surtout dans sa célèbre installation de tableaux en 1915.
Les sculptures en ardoise foncée paraissent allégées par la façon dont elles sont disposées. C’est ce mélange entre gravité et légèreté que je cherche à incarner dans les œuvres et leur mise en place dans l’espace de l’exposition. MT