Il peut sembler paradoxal qu’une œuvre s’élaborant sur plusieurs décennies ne relève que de quelques questions, paraissant infimes, dictées sans cesse par les mêmes désirs, la même hantise. Pour ma part, je demeure fascinée par les variantes souvent fines, subtiles et imprévues que le temps seul révèle au cœur des mêmes aspects. J’ai donc l’impression de toujours être dans le même projet, d’être nourrie par les mêmes préoccupations.
Les spécificités particulières de certaines attitudes m’interrogent. Je pense notamment à la répétition de gestes ou d’intentions, de paroles ou d’actions qui, tout automatiques ou arbitraires qu’elles puissent paraître, n’en recèlent pas moins des connaissances et des perceptions que seul l’exercice de la reprise permet.