Raymond Gervais

	

Artiste majeur de la scène artistique canadienne, pionnier de l'art conceptuel, le travail de Raymond Gervais s’inscrit dans les grands courants de l’art contemporain par ses liens avec l’art conceptuel, la performance et l’exploration du son.  Il écrit également sur l’art et la musique, de même que sur sa propre pratique. De 1975 à 1987, il collabore régulièrement à la revue d'art contemporain PARACHUTE (nos 1 à 47), publiant 19 essais et entrevues sur la nouvelle musique, et de 1980 à 1993 il est recherchiste et animateur aux émissions musicales de Radio-Canada. Il réalise des séries de treize émissions sur des sujets tel que "la musique et le handicap" ou des séries monographiques comme celle sur Thelonius Monk. Il enseigne brièvement à quelques reprises au niveau scolaire et universitaire. Il est co-fondateur de l'AME (Atelier de Musique expérimentale) et organise au début des années soixante-dix de nombreux concerts de nouvelle musique et de jazz d'artistes américains, européens et canadiens, circuits avec les quels il est en lien. Steve Lacy,  Sun Ra, Derek Bailey, Cecil Taylor, figurent parmi ces artistes. Par la suite , il collabore en 1978-79 avec le Service des Programmes publics du Musée des Beaux-arts de Montréal pour une série de concerts.

En 1976, il présente une première installation avec une série de tourne-disques : 12+1=. En 1980, il participe à la XIe Biennale de Paris avec une œuvre audio-visuelle intégrant des séries de métronomes et de diapasons électroniques. En 1984, il est co-commissaire avec Chantal Pontbriand de l'exposition Henri Pontbriand, ténor canadien à la London Art Gallery. En 1986 débute son interrogation de l'imaginaire sonore avec une première pièce en référence à Claude Debussy intitulée: Les concerts de l'imaginaire, suivi, en 1989, d'une deuxième installation en lien avec le compositeur, Claude Debussy regarde l'Amérique, présentée à l'espace du 49e Parallèle à New York. Divers personnages jalonnent sa pratique (Henri Rousseau, Helen Keller, Virginia Woolf, Guglielmo Marconi...), dont Samuel Beckett dès 1989 avec une première œuvre ciblant l'écrivain-musicien: Samuel Beckett Piano solo, les disques Oboro . (D'autres suivront en 1990, 1995 et 2006).  En 2001, il est commissaire d'une exposition de groupe à la galerie Dazibao, Phono Photo, sur les rapports entre le disque et la photographie.  De 2007 à 2012, il collabore avec la commissaire Nicole Gingras à divers projets : Un livre d'entretiens (Puisqu'à toute fin correspond) et une importante exposition en deux parties accompagnée d'une publication résumant le parcours de l’artiste, Raymond Gervais  3x1. Les expositions sont  présentées à la galerie Leonard et Bina Ellen de l'Université Concordia (automne 2011) ainsi qu’au  Centre VOX (automne 2012), à Montréal.

En tout et partout, Raymond Gervais a réalisé un grand nombre d'expositions solo au Canada et à l'étranger, certaines à titre de commissaire invité, soit dans les galeries Chantal Boulanger, Jean-Claude Rochefort, René Blouin, ou dans des musées (Musée d'art contemporain, Musée d'Art de Joliette, Power Plant, London Art Gallery, Oakville Galleries), et plus récemment à Rosascape en 2012 à Paris. Il a participé à  nombre d'autres expositions collectives dans des centres d'artistes, galeries universitaires et musées. Entre autres expositions mythiques, il participa à la IXe Biennale de Paris en 1980 au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, O Kanada à Berlin en 1982-83, Aurora Borealis en 1985, et Traffic, l'Art conceptuel au Canada, exposition itinérante pan-canadienne, de 2010 à 2013. Ses œuvres font partie des collections des principaux musées au Canada et en France et se retrouvent dans des collections privées.

En 2010, il recevait le prix Ozias Leduc de la Fondation Émile Nelligan; en 2014, le Prix du Gouverneur Général du Canada en arts visuels.