Dominic Papillon: "Faune"

Oscillant entre l’abstraction et la figuration, le travail de Dominic Papillon explore le potentiel narratif de la sculpture à travers l’utilisation de formes ambivalentes. En combinant la richesse des matériaux à l’ambiguïté des figures, l’artiste souhaite à la fois séduire et inquiéter le spectateur en créant une imagerie aux contours sémantiques flous. D’une facture à la fois sensuelle et étrange, ses œuvres évoquent couramment des êtres aux corps hybrides, fragmentés ou en métamorphoses. 
Inquiétude, aversion, perversité, mais également ridicule, ludisme et candeur sont des impressions qui souvent émergent simultannément du travail de Papillon. Cette recherche constante d’une mise en tension chez le spectateur de sentiments contradictoires et bigarrés constitue la clef de voûte de sa démarche. 

L’exposition Faune regroupe une sélection de sculptures réalisées au cours des cinq dernières années. Beaucoup de ces œuvres ont été créées dans le cadre d’un projet d’exposition en deux volets en collaboration avec la commissaire Ariane DeBlois: La chambre périscopique et L’ombre du corps. Ces expositions avaient pour point de fuite l’univers fantastique du peintre flamand Jérôme Bosch et de son œuvre Le jardin des délices. 

Faune; voilà donc un mot bien fait pour désigner cet amalgame de sculptures comme autant d’êtres singuliers et de créatures fantastiques regroupées dans une même niche. Tel un fil rouge, une certaine attitude dans la manière de faire traverse l’ensemble de l’exposition. Un croisement entre un travail à la fois brut et raffiné de la figure semble donner à ces œuvres un air de famille : 

« Le travail de Dominic Papillon se manifeste dans le plaisir du faire. Issu du croisement entre la tradition et la novation artistique, et du métissage entre les cultures savante et populaire, son vocabulaire sculptural s’abreuve de contraires et son style maîtrisé emprunte les traits de la malfaçon. La diversité des techniques employées […] et la combinaison de matériaux hétéroclites […] créent des relations et des permutations étonnantes qui participent à l’articulation formelle de son univers plastique. »                      -Ariane DeBlois