Stéphane La Rue

Son art, un voyage impossible; aux carnets de bord des Malevitch, Mondrian, Judd, Martin, Nemours, explorateurs, il dit oui en faisant non; restent à Stéphane La Rue des possibles plombés d'infranchissable.

Une lenteur aura planché sur les enjeux; dessins, collages, solides sructures, parfois en bois.

Maintes fois, La Rue, au gong de l'entendement, vérifie si l'oeuvre sonne (chaque élément propre et clair devra carillonner avec les autres); cela s'entend.

Après le non, les peut-être sont explorés par jongleries de formes, matières, contours.

Tout pourrait s'arrêter là, mais, pour La Rue le défi n'a fait qu'appointer un drapeau; pour le hisser l'art y inscrira un surcroît de vie, inaltérable et mobile; telle une musique sur partition, - les gestes de la peinture savent faire chanter la matière - nouvellement auréolée sans nostalgie, l'oeuvre touchera sa hauteur.

Fraternels du Poème de l'angle droit, du Rythme du millimètre et autres faits d'art qui empêchent de tourner en rond, les plans de Stéphane La Rue surgis de la croupe et du bond, déploient leurs portées d'accords parfaits.

L'art et son histoire ne s'achèvent jamais une fois pour toutes; ingénuement, La Rue les réinvente encore une fois.

Roger Bellemare